Les mots de Clarisse

Cela fait un certain temps que la moutarde me monte au nez, chaque fois que l’Union Européenne passe un appel d’offres dans le domaine de la traduction.

Je ne sais pas ce qui se passe dans la cervelle (ont-elles une cervelle ?) des agences de traductions, mais elles commencent à me taper sérieusement sur le système : elles perdent le nord dès que ça sent l’UE. L’UE sent le fric, l’oseille, la pasta, l’argent, les sous, les deniers appelez-ça comme vous voulez, mais ça pue.

Parce que les agences commencent à racoler tous les traducteurs, à n’importe quel coin de rue, en leur promettant monts et merveilles, d’un seul coup, comme ça, vous devez un traducteur intéressant avec un grand potentiel, votre trajectoire et votre expérience sont admirables, bref on vous cire les pompes que ça donne mal au cœur. Ensuite, vous êtes tellement séduit, enfin quelqu’un qui vous comprend, qui valorise votre travail, pensez-vous, ô traducteur ingénu. Mais l’agence ne s’intéresse qu’a votre CV, vos diplômes et références pour se faire plus belle et faire encore plus de courbettes à l’UE.

Plus elles proposent de Cv, plus elles on de chances de gagner la carotte qui leur pend ou bout du nez.

Et le traducteur, à la fin de l’histoire, qui a passé 12 heure à plancher sur un CV européen (avez-vous essayé de remplir ce document en moins de 2 heures ?), à scanner les diplômes (si on les retrouve au fin fond d’un tiroir) et à chercher des références prouvant qu’on est les meilleurs, eh bien, ce petit traducteur là, ainsi que tous les autres se retrouve le bec dans l’eau. Des heures de paperasse, pour rien.

Car après les courbettes, une fois que vous avez ouvert le bec et lâché votre camembert, la vilaine agence, rusée comme  elle est, s’enfuit avec et ne réapparaîtra jamais plus.

Alors, mesdames et messieurs, dès que ça sent l’appel d’offres de l’UE, je fuis, je pars en claquant la porte et mon CV,mes références et mes diplômes, j’en fais des confettis, croyez-moi. Je ne lâche pas mon camembert.